Violence

Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi à l'exception de Sarah
Auteur : Scilia
Archive : www.bricbrac.fr.st
Résumé : Blair quitte Jim qui réagit très mal et commence à se venger sur Sarah
Note de l'auteur : Je viens de retrouver cette fic que j'ai écrite il y a quelques mois, je devais être dans une période morose car elle traite principalement de violences conjugales et la fin en est triste.

***

J'ai peur. Je suis allongée par terre. Il vient de retourner dans la chambre mais il va revenir. Je ne sais pourquoi il m'en veut. J'ai pourtant fais tout ce qu'il fallait pour ne pas l'énerver. Depuis que son ami est parti, il y a un an, tout a changé. Il est devenu violent peu à peu. Personne ne le sait. Il prend soin de taper où cela ne se voit pas. Simon s'est douté de quelque chose pendant un temps. Il m'avait cassé la cheville. Il a pris soin de lui raconter que j'étais tombée dans l'escalier. C'est à partir de cette époque qu'il a voulu que j'arrête de travailler. J'ai résisté un moment. Je n'avais pas envie d'arrêter. J'aime travailler dans la police, du moins j'aimais, car je n'ai pas pu refuser. Il m'a frappé jusqu'à ce que j'accepte d'écrire ma lettre de démission. Personne n'a compris au Central. Simon a essayé de m'en dissuader mais… comment aurais-je pu lui avouer que je démissionnais parce que j'étais une femme battue ? Comment avouer, à tous les gens que je connaissais, que l'homme que j'aimais me traitait comme une moins que rien ? Il n'y a pas que les coups, il y a toutes les tortures psychologique, les... je n'arrive même pas à dire le mot... je n'aurais imaginé tout ce qui se cachait derrière son regard bleu acier. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour il … il me... violerais. J'ai honte, je me sens sale, j'ai peur.

Si je me relève avant son retour, les coups vont pleuvoir. Je l'entends vider les tiroirs, fouiller dans l'armoire à la recherche de… je ne sais quoi. Une chose qui lui donnera une " raison " de me frapper. En même temps que la violence, la jalousie a fait son apparition. Il s'imagine que j'ai un amant, que je le trompe sans vergogne avec n'importe qui. Comment serait ce possible alors que je vis cloîtrer dans ce loft ? J'adorais cet appartement avant…

Un jour, il me tuera. Un jour, le loft deviendra mon tombeau. J'en suis arrivée à l'espérer, je n'attends plus rien de la vie. Il y a un mois encore, j'espérais que tout changerait. J'avais un secret tout au fond de moi…cela aussi, il me l'a prit. Il a été sinistre quand je lui ai annoncé. Il n'en voulait pas et cela a donné prétexte à une nouvelle rouée de coups. Je suis tombée dans l'escalier. Un bébé n'avait jamais été dans ses projets, enfin si… nous en avions parle avant. Tout comme nous avions parlé d'un mariage, d'une vie heureuse, de bonheur. Où sont passés tous mes rêves ? Comment ai-je pu changer à ce point ? Me laisser dominer ?

Ma famille ne sait rien. Le peu de fois ou nous les voyons, il est normal. Non. Il est plus que normal, il joue tellement bien la comédie que j'ai l'impression de revenir en arrière. Jusqu'à ce que tout le monde rentre. Je hais ce moment car je sais qu'il va trouver une " excuse " pour me battre. Il m'aura trouvé trop souriante avec untel, il aura entendu la conversation avec ma mère quand nous étions dans la cuisine. Je crois qu'elle a deviné. Elle ne m'a rien dit mais sa façon de me demander comment je vais, de me caresser la joue ou de me serrer brièvement la main. Comme si elle me disait, tu peux compter sur nous sur ma chérie. Je sais que je pourrais me réfugier chez eux mais je n'ai même pas envie de m'enfuir, je n'en ai pas la force. Je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu tomber aussi bas. Comment ai-je pu passer du rôle de femme forte, indépendante à celui de souffre-douleur, de femme battue ?

Il revient, un bout de papier dans la main. D'après la taille, je dirais que c'est une facture de restaurant. Il me demande avec qui j'y suis allée. Je ne réponds pas. Il sait très bien que ce n'est pas à moi, il m'enferme à chaque fois qu'il sort. Je ne peux même plus aller faire les courses, c'est lui qui les fait en râlant car tout est toujours trop cher. Il me jette le papier au visage, tourne autour de moi. Il ne crie pas, il le fait rarement. Il use plutôt de sa voix, elle est sèche. Je regarde le ticket. Deux personnes, 50 dollars. Il date d'hier, vingt-deux heures. Il est rentré à minuit. Je sais qu'il y a quelqu'un d'autre. J'ai vu des traces de rouge à lèvres sur ses chemises, trouvé des cheveux blonds sur sa veste. Il tourne toujours autour de moi, me prend le bras et me relève brutalement. Je suis là, debout devant lui. Je baisse les yeux, le regarder attiserait encore plus sa colère. Malheureusement, je n'ai pas choisi ce qu'il fallait. Il me prend par les cheveux pour me forcer à le regarder. Un rictus sur les lèvres, il regarde la pauvre loque que je suis devenue. Et ses yeux... Comment décrire la haine que j'y vois ?

Il m'aimait pourtant. Je ne comprends pas comment le départ de son équipier à pu le changer à ce point. J'ai essayé de le retrouver quand il a commencé à devenir possessif. Je l'ai même eu au téléphone une fois. Il m'a dit qu'il était désolé, qu'il ne reviendrait pas à Cascade. Quelque chose que j'ignore s'est cassé entre eux. J'ai craqué au téléphone. Il était le seul à qui je pouvais le dire. Il n'a rien dit sur le moment. J'ai cru que la communication avait été coupée mais il m'a dit, après un long moment, de partir tant que je le pouvais encore. Je ne pouvais pas à cette époque, je croyais pouvoir le changer. Je ne le peux plus maintenant, je n'en ai pas le courage. Il me gifle, je retombe à terre. Je n'ai pas envie de me relever… pourquoi faire ? Il me donne des coups de pieds. J'ai mal mais j'attends que ça passe, qu'il en ait assez de me battre. Plus rien de ce qu'il ne fait ne me touche, je suis morte à l'intérieur.

Il s'accroupit et m'aide à me relever. La crise est finie. J'ai droit au même cinéma que d'habitude. Il est désolé, il ne sait pas ce qui lui a pris. Il me prend dans ses bras, me serre contre lui et tout ce que je veux… c'est qu'il parte. Je mets mes mains autour de lui. C'est ce qu'il attend de moi. Ma main sent quelque chose de dur dans son dos. Il n'a pas enlevé son arme. Le métal est froid. La tentation est trop grande. J'essaye d'être la plus discrète possible. Je la tiens enfin, il n'a rien senti. Il se lève et sort de l'appartement, prenant bien soin de fermer la porte à clef. J'imagine qu'il va aller la voir. Je me relève péniblement. L'arme est toujours dans ma main. Je la regarde, elle va me permettre de m'évader. La serrure ne devrait pas y résister. Le seul problème, c'est que je sais qu'il me retrouvera. Je sais aussi que je n'arriverais pas à reprendre le dessus. Je ne veux pas... Je ne veux plus. Je sais que personne ne comprendra. Je sais qu'il ne leur dira pas la vérité mais qu'importe… je veux en finir. Je relève le chien et mets l'arme contre ma tempe. Je n'ai pas peur… ce qui m'attend ne peux pas être pire. Je n'ai même plus de larmes, mes yeux sont secs. Je pense brièvement à tous ceux que j'aime, dont cet homme qui me torture depuis un an, Jim. Adieu.


FIN