Disclaimer : Les personnages de TS ne sont toujours pas à moi excepté dans mes rêves ce qui est déjà un bon début lol.
Archive : www.bricbrac.fr.st
Genre : Kleneex, je me plais à croire que j’ai inventé un nouveau genre.
Auteur : Scilia, auteuse sadique et fière de l’être ^__________^
Résumé : Euh...joker !
Note de l’auteur :
Il neige mais mon coeur est déjà froid. Loin du monde, loin des miens, je suis reclus dans ce qui était notre maison. Ils ne comprennent pas que je ne veuille pas quitter cet endroit. J’ai l’impression qu’il y a un peu de lui ici. J’ai l’impression qu’il va franchir le seuil de la porte, qu’il ne m’a pas abandonné, que je ne suis plus seul. Le soir, dans la pénombre, il me semble parfois discerner sa silhouette parmi les ombres qui m’entourent. Je sais que ce n’est qu’illusion mais j’aime l’idée qu’il veille sur moi depuis... le Paradis ? l’Enfer ? Je ne sais où il est allé et mon éducation ne tend pas à me faire choisir l’un plus que l’autre. C’était un homme bon, de cela je suis certain mais cela suffit-il pour... En y réfléchissant, je pense qu’il n’y a rien de l’autre coté. L’idée pourra paraître triste à certains mais nous avons déjà tellement de peine, de bonheur, tellement de choses dans nos vies qui font que le temps passe trop vite. Pourquoi faudrait-il que cela continu après ? Pourquoi nous obliger à regarder nos proches vivre alors que nous ne sommes plus avec eux pour partager les pires comme les bons moments ?
Cela fait une semaine... sept jours... une éternité. Je garde toujours sur moi sa photo. Ses yeux bleus pétillent de bonheur, il me sourit en tenant un ours qu’il avait gagné à la fête foraine deux jours avant... j’ai encore du mal à le dire, aussi bien dans le secret de mon coeur que de vive voix. Il paraît que le temps m’aidera à surmonter ma peine, j’en doute car j’ai perdu plus que tout le monde ne le croit.
Ma mère, Naomi, est arrivée du Tibet hier soir. Nous avons échangé quelques banalités, évitant le sujet mais je la connais. Elle va attendre que je sois disposé à faire le premier pas mais je ne le suis pas. Je veux qu’on me laisse seul avec ma douleur. Je veux que l’on me laisse faire le deuil de Jim à ma façon. Je veux qu’il revienne...
La douleur ne s’atténue pas, cela fait deux semaines aujourd’hui. Simon, Joël, ma mère et nombre de nos amis prennent de mes nouvelles mais je n’ai rien à leur dire, ou plutôt si, j’ai quelque chose à leur dire, quelque chose qu’ils n’ont jamais soupçonnée concernant notre relation. Jim était plus qu’un ami, un frère, un équipier, c’était un amant tendre et attentionné. Dégoût, rejet, répulsion,... C’était malheureusement la réaction que l’on imaginait de nos amis s’ils venaient à apprendre la vérité. Je ne sais pas si les choses se seraient réellement passées ainsi mais j’ai respecté son souhait de garder notre couple secret et il me pèse depuis qu’il n’est plus. Que ne donnerais-je pour retrouver la chaleur de ses bras, la douceur de ses lèvres sur les miennes, entendre le son de sa voix quand il me susurrait de tendres paroles...
C’est décidé, je ne peux plus vivre sans lui. Je sais que je vais faire du mal autour de moi, je sais qu’ils ne vont pas comprendre. Jim m’a quitté depuis un mois et j’ai repris un semblant de vie normale uniquement pour que l’on me laisse tranquille. Je suis dans le coin cuisine, je jette un regard sur le salon, mon ancienne chambre. Je caresse la table de bois où nous prenions tous nos repas. Je n’ai pas peur, je sais que je vais bientôt le retrouver. Je monte l’escalier en repensant à la fois où nous nous sommes laissés submergés par nos pulsions, après avoir été séparé pendant une semaine à cause d’un séminaire. La chambre est telle qu’il l’a laissé le dernier matin où je l’ai vu. Je dors très peu et souvent sur le canapé, ne supportant pas de me retrouver dans ce grand lit vide et froid. J’ouvre l’armoire et prends un de ses pulls qui mettaient si bien sa silhouette athlétique en valeur. Son odeur est toujours présente et m’entoure quand je le passe.
Je dépose une enveloppe sur la table de nuit. Elle est destinée au Capitaine Simon Banks, je sais qu’il fera le nécessaire pour que notre réputation ne soit pas salie. Je le charge d’un lourd fardeau car il devra expliquer à ma mère pourquoi... Non, il ne faut pas que je songe à elle. La boîte est toujours dans ma main moite, je la serre tellement fort que je me demande si le plastique orangé va résister. Je caresse la photo qui est sur ma table de chevet. Nous y sommes tous les deux, côte à côte, comme deux amis alors qu’elle a été prise lors de notre dernier week-end à la montagne. Le petit chalet de bois qui abritait notre amour restera l’un des endroits le plus cher à mon coeur. Je crois que la propriétaire se doutait de quelque chose mais elle n’a jamais rien laissé paraître. Je m’assieds lentement au bord du lit, verse quelques comprimés blancs dans la paume de ma main. Il y en a dix, je pense que cela sera suffisant. Je les avale avec un peu de whisky que j’ai apporté avec moi. Mon radioréveil indique 16h28, cela ne devrait plus être long.
Mes pensées vagabondent inexorablement vers l’homme que je vais rejoindre. Encore une fois, l’idée de Paradis ou d’Enfer s’impose à mon esprit mais je la repousse. Peu m’importe où je vais aller du moment que je n’ai plus ce poids, cette douleur constante en moi. Mes yeux se ferment doucement. Je crois entendre sa voix me murmurer qu’il est là, qu’il m’attend, qu’il m’aime. Jim ne m’a jamais paru aussi beau, aussi fort, aussi charismatique que maintenant. Il tend la main vers moi et je la prends, un sourire sur les lèvres pour la première fois depuis un mois, un sourire sur les lèvres... pour la dernière fois.