PAR AMOUR

Disclaimer : Les personnages de The Sentinel ne m’appartiennent pas. Je ne tire aucun bénéfice si ce n’est de faire plaisir aux autres fans de la série.

Style : Gen

Résumé : Quand aimer devient le maître mot…. Ceci est une suite possible à LUI qui n’a rien à voir avec les autres suites écrites….

Auteur : Un commentaire ? Vous pouvez les adresser ici roceane@evc.net

Note de l’auteur : Un ENORME MERCI à Scilia ma Beta préférée qui souvent décoince la mécanique J

 

" Par amour on devient fou "… C’est bien vrai… J’avais tout pour être heureux. Un boulot que j’adore même si ce n’est pas celui auquel j’aspirais, une fiancée merveilleusement belle, des amis prêts à beaucoup de choses pour moi. Oui, j’avais tout ca… Et je vous jure j’étais heureux, tout ce qu’il y a de plus heureux.

Je m’appelle Blair Sandburg. Je suis policier depuis un peu plus de six mois. Ma vie a basculé, il y a deux jours maintenant. Si jamais elle ne s’en sort pas… J’en mourais. Je regarde la forme immobile allongée dans ce lit d’hôpital, dont la vie ne tient qu’à un fil. C’est de ma faute, tout est de ma faute.

Je me souviens de la première fois où je l’ai vu. Dieu qu’elle était belle ! Je n’ai pu m’arracher à cette vision de rêve. Elle est la seule à avoir résisté à toutes mes tentatives de séductions. J’ai tout essayé : la gentillesse, l’approche directe, les cadeaux… Tout… Mais je n’ai rien obtenu, à part ce regard qui me transperçait l’âme. Puis petit à petit, elle s’est ouverte à moi. Petit à petit elle m’a laissé entrer dans son jardin secret. J’y ai découvert beaucoup d’amour et de tendresse cachés sous cette carapace froide et insensible. Je suis devenu son ami, son amant. Je l’ai courtisé… Oui moi, Blair Sandburg le bourreau des cœurs, j’ai joué les Roméo. Dîners aux chandelles, ballades au clair de lune, fleurs, chocolats…. Tout y est passé. Mais quelle récompense ! J’étais amoureux… Non je le suis encore. Je l’ai même demandée en mariage au cours d’un pique-nique, pas si improvisé que ça, sur la plage. Elle était tellement émue qu’elle m’a dit oui dans un flot de larmes. J’étais au septième ciel. Tous nos amis étaient contents qu’enfin nos vœux de bonheurs, si souvent formulés en secret, se réalisent enfin.

Oui, j’avais tout pour être heureux. Seulement voilà, elle est arrivée. Elle, c’est Lisa Meadows. Elle m’a comme ensorcelé. Je ne voyais plus qu’elle, ne pensais qu’à elle, ne respirait qu’elle. Rien d’autre n’avait d’importance. Bien sûr mes amis, et en particulier mon partenaire, ont tentés de me faire entendre raison. Il m’a averti qu’à jouer avec le feu, je risquais de me brûler les ailes et de tout perdre. Mais je ne l’ai pas écouté, j’étais trop obnubilé par Lisa. Jusqu’au jour où celle qui avait réussi à dompter mon cœur est partie. Un jour, j’ai trouvé porte close. C’est sa voisine qui m’a dit qu’elle était partie. Elle n’a rien laissé, pas un mot, pas une lettre. C’était comme si elle n’avait jamais existé. Alors je me suis obstiné, j’ai continué à voir Lisa malgré les avertissements de mon entourage. Mon partenaire m’a même flanqué à la porte. Non, je suis de mauvaise foi… Je suis parti. Je ne supportais plus son regard plein de reproches posé sur moi. Je suis parti m’installer chez elle, cette vipère. Vous me trouvez dur ? ? Vous n’avez encore rien lu.

Elle est revenue. Qui ? Mais Jessica, la seule femme à qui j’ai laissé entrevoir mon cœur. Elle est revenue pour témoigner dans un procès. Elle doit rester deux semaines. Quand elle est entrée dans les bureaux, je me suis rendu compte à quel point elle avait changé. Ses traits, d’ordinaire si doux, reflétaient une grande tristesse. Des cernes lui mangeaient la moitié du visage. Elle flottait dans ses vêtements tellement elle avait perdu du poids. Ses cheveux, si brillants dans mon souvenir, étaient ternes et remontés en un chignon qui soulignait encore plus le manque vie dans ses yeux. C’est cela qui m’a le plus choqué, ses yeux. Ils ne reflétaient plus aucun sentiment. C’était comme si toute vie s’était éteinte en eux.

J’ai bien tenté de lui parler mais elle ne m’a pas écouté. La seule chose qu’elle m’ait dite, c’est d’aller retrouver celle que j’aime et de la laisser en paix. Mais c’est elle que j’aime !!! Je le sais maintenant. Quand je l’ai vu dans le bureau de Simon, j’ai senti mon cœur s’emballer comme à notre première rencontre. Je ne pouvais pas détacher mes yeux d’elle.

J’ai eu comme un déclic. J’ai vu Lisa telle qu’elle était vraiment, égoïste, superficielle mais surtout maladivement jalouse. Sans que je m’en rende compte, elle a fait le vide autour de moi. Je n’ai presque plus d’amis, je n’ai plus que des collègues. Je ne vois personne en dehors d’elle. J’ai l’impression de m’être réveillé après un très long sommeil. Je lui ai annoncé que c’était fini pendant le déjeuner. Elle n’a pas eu l’air de le prendre mal. Je suis rentrée chez moi… Non, je veux dire chez elle… J’ai réuni mes affaires et je suis revenu au seul endroit que je peux appeler maison. Jim, mon partenaire, m’a accueillit avec le sourire. Mais je sais que je n’échapperais pas à son sermon. Il était heureux de retrouver son ami et son guide.

Qu’est ce qu’un guide me demanderez vous ? Ne me lancez pas sur ce sujet, je suis capable d’en remplir des pages. Pour simplifier, Jim a un don. Tous ses sens sont décuplés, il est ce qu’on appelle une sentinelle, un gardien si vous préférez. L’un de mes rôles est de veiller à sa sécurité pendant qu’il utilise ses sens. Quand il se focalise trop sur un de ses sens, il perd tout contact avec la réalité. Il est comme déconnecté et donc, par conséquent, très vulnérable. Sir Richard Burton, l’aventurier et non le comédien, appelle cela le facteur d’évasion. Moi j’appelle ça un Zone Out.

Il y a deux jours, Lisa m’a coincé dans les vestiaires. Elle voulait me parler. Je lui ai dit que je n’avais plus rien à lui dire. C’est là que tout a tourné au cauchemar. Elle a sorti son arme de service et l’a pointé sur moi. J’ai essayé de la raisonner mais elle ne voulait rien entendre. Elle n’arrêtait pas dire que si je n’étais pas à elle, je ne serais à personne. Elle pleurait, ses mains tremblaient. Elle était presque hystérique ce qui la rendait d’autant plus dangereuse. Jessy a dû nous entendre car elle est entrée dans la pièce. Ensuite, tout c’est passé très vite. Elle a tenté de convaincre Lisa mais elle avait dépassé le point de non-retour. Jessy s’est élancée vers moi, se mettant sur la trajectoire de la balle. Lisa a tiré. Le visage de Jess s’est figé dans une grimace de douleur et elle est tombée dans mes bras. Je n’ai pu retenir un hurlement de désespoir. Je ne pourrais pas dire ce qui s’est passé ensuite. J’étais totalement concentré sur la jeune femme dans mes bras. Je n’ai cessé de lui dire que je l’aimais, que j’étais désolé.

Ca fait deux jours qu’elle se bat pour survivre. Ca fait deux jours que je n’ai pas quitté son chevet. J’ai trop peur que si je m’en vais, elle ne cesse le combat. Les médecins ne sont pas très optimistes. Elle est si pâle. Je ne peux m’empêche de toucher son visage. Il faut qu’elle se réveille. Seul les bips des moniteurs accompagnent mes pensées. Soudain tout s’emballe. Les alarmes se déclenchent. Les bips se transforment un signal continu. Une équipe médicale envahit la pièce. Et je reste là, continuant à lui parler. Une infirmière me pousse gentiment à l’extérieur de la pièce. Je ne vois rien, je n’entends rien si ce n’est le son annonçant le tracé plat. Jim est là. Il m’emmène doucement vers la salle d’attente. Je ne ressens rien, je suis comme anesthésié. Jim me parle, je n’arrive pas à focaliser mon attention sur ce qu’il est entrain de me dire. Je ne sais combien de temps, je suis resté dans cette salle d’attente. Le médecin est là. Il commence à parler, il ne nous donne pas beaucoup d’espoir. Son état s’est détérioré de façon alarmante. Ils ont du la mettre sous respirateur. Il dit que ce n’est qu’une question d’heures. Je refuse de le croire. Jess est une battante et je sais moi qu’elle va s’en sortir.

Me revoilà dans cette chambre aseptisée. Je reprends ma place auprès d’elle. Une place que jamais je n’aurais dû quitter. Les minutes se transforment en heures. Je continue à lui parler, à lui caresser le visage. Jamais ma main ne quitte la sienne. Je suis fatigué, cela fait trois jours maintenant que je n’ai pas fermé l’œil. Jim a bien essayé de me faire rentrer au loft mais j’ai refusé. Je ne peux pas la quitter. Je ne peux pas lui faire faux bond encore une fois. Ma vue se brouille, ma voix se tait et je me sens partir.

Une sensation bizarre me tire de mon sommeil. Quelque chose me serre la main. Quelque chose ? ? J’ai du mal à me rappeler où je suis. Ah oui, je suis à l’hôpital. J’ai du m’endormir la tête sur le lit de Jess. J’ouvre un œil et j’aperçois deux yeux bleus qui me regardent intensément. Je dois rêver ce n’est pas possible. Je me redresse, je suis totalement réveillé maintenant. Merci mon dieu. Elle est vivante. Je lui parle doucement, je ne peux m’empêcher de sourire béatement. Une infirmière entre et tout s’accélère à nouveau. On me met à nouveau à la porte. Jim craignant le pire vient me rejoindre. Je n’ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens. Des larmes coulent sur mon visage. Toute la douleur, la frustration, la colère que j’avais contenue jusque là débordent. Je pleure dans les bras de ma sentinelle.

Une semaine a passé. Je regarde Jess assise sur son lit discuter avec animation avec Megan. Les médecins n’en reviennent pas de la vitesse à laquelle elle se remet. Bien sûr, le chemin vers une guérison totale est encore long. Il est possible qu’elle ne retrouve jamais l’usage de ses jambes. La balle a fait pas mal de dégâts. Mais… Quoi qu’il arrive, on traversera toutes les épreuves ensemble. Elle et moi. Parce que maintenant, on est plus fort.

Oui " par amour on devient fou, mais sans lui on est rien du tout ", cette leçon je l’ai apprise de la manière la plus cruelle qui soit. Mais je remercie le ciel tous les jours, qu’elle ait décidé de me revenir. Et je compte bien l’aimer parce que " s’aimer c’est voler le malheur ".

FIN