DESESPOIR

Disclaimer : Les personnages de The Sentinel ne m’appartiennent pas. Je ne tire aucun bénéfice si ce n’est de faire plaisir aux autres fans de la série.

Style : Gen

Résumé : Quand aimer devient le maître mot…. Ceci est une suite possible à LUI qui n’a rien à voir avec les autres suites écrites….

Auteur : Un commentaire ? Vous pouvez les adresser ici roceane@evc.net

Note de l’auteur : Un ENORME MERCI à Scilia ma Beta préférée qui souvent décoince la mécanique J

" Par amour, on peut souffrir, Je suis prêt à en mourir "… Mourir… Ma dernière porte de sortie…. J’ai pris ma décision ce matin…. Je n’ai plus rien qui me retienne… Plus rien, si ce n’est des souvenirs douloureux…. Je n’attends plus rien de la vie, elle m’a tout repris…. Mon fiancé… Mon bébé… Non, il ne me reste rien…

La journée s’est passée dans un brouillard épais. Je ne voyais rien, ni personne de ce qui m’entourait. Je n’étais obnubilée que par cette idée. Enfin, arrive le moment tant attendu. Je prends la route qui serpente le long de la côte, jusqu’en haut de la colline. J’aime cet endroit, il est si tranquille. En contrebas, l’océan me tend ces bras. Je regarde un moment les vagues s’écraser sur les rochers. Le soleil brille à l’horizon, le ciel commence à se teinter d’un arc-en-ciel de couleurs.

Je m’approche du bord. Je jette un coup d’œil vers la mer et j’entends son murmure. Elle m’appelle doucement. Elle veut que je rejoigne ses enfants pour l’éternité. L’éternité … Un bien grand mot. Un pas encore et je serais au bord du précipice…. Un pas encore et je serais libre, libre de toute cette douleur qui emprisonne mon cœur.

Je sais ce que vous allez me dire…. Vous allez me dire que je suis lâche, que je dois me battre jusqu’au bout. Lâche ? Oui, peut être…. Me battre ? Pour quoi, pour qui et jusqu’au bout de quoi ? Je ne veux plus me battre, je suis si fatiguée…. Je ne veux plus rien savoir…. Vous allez me dire que la vie vaut la peine d’être vécue… Parlons en de ma vie.

La première fois que je suis tombée amoureuse, j’avais 15 ans à peine. Vous trouvez que c’est jeune ? Oui mais il n’y a pas d’âge pour l’amour. Il était cadet à l’Académie de police, il avait 19 ans, il s’appelait Christopher. Nous nous sommes aimés passionnément. Il m’a même demandée de l’épouser. J’étais tellement heureuse… Oui mais voilà, des truands, un hold-up qui tourne au cauchemar et un policier devant ma porte qui vient m’annoncer une terrible nouvelle… Le choc fut tel que je perdis notre enfant. Il m’a fallu des années et une volonté de fer pour continuer mon chemin. J’avais décidé de ne plus aimer, de ne plus m’attacher à personne. Je ne voulais plus souffrir. J’ai vécu comme cela, comme un ermite, pendant près d’une douzaine d’années.

Il y a quelque mois, je suis arrivée à Cascade. C’est là que j’ai rencontré le deuxième grand amour de ma vie. Dieu m’en est témoin, je lui ai résisté autant que j’ai pu. Mais qui peut résister à Blair Sandburg ? Pas moi, en tout cas. Je l’ai laissé entrer dans ma vie par la petite porte. Le laissant entre apercevoir qui j’étais vraiment. Il a su trouver les mots justes pour calmer mes craintes et mes incertitudes. Je lui ai ouvert mon cœur et mon âme. Cela n’a pas été suffisant pour le retenir, il est parti avec elle. Lisa Meadows, un flic de Seattle muté à Cascade. D’un coup de baguette magique, il a effacé presque neuf mois de ma vie. Mais il me restait quelque chose de lui, quelque chose qui me permettait d’aller de l’avant, un bébé. Je le voyais déjà dans ma tête et il était parfait. Malheureusement, lui aussi, je l’ai perdu. Les médecins ne savent pas pourquoi c’est arrivé. Il y a eut des complications et maintenant, je ne pourrais plus jamais donner la vie. C’était l’un de mes vœux les plus chers. Aucun bambin ne m’appellera jamais maman, aucun bambin ne me dira jamais, je t’aime….. A quoi bon continuer alors ?

Les murmures de l’océan se font plus forts. Ils m’appellent. Je dois mettre fin à ce cauchemar qui me sert de vie. Je fais encore un pas. Un peu de terre dévale la paroi à pic. Je n’ai pas laissé de lettre d’adieu. Ca me semblait idiot. De toute manière, même si je leur explique, ils ne comprendront pas. Comment voulez vous faire comprendre à des gens, que vous n’êtes plus que douleur ? Elle est présente, jour après jour, nuit après nuit. Elle me ronge de l’intérieur. Il ne reste plus de place pour quoi que ce soit d’autre. Je veux en finir avec elle. De toute manière … Je ne manquerais à personne. Je n’ai que très peu d’amis qui me pleureront peut-être, rien n’est moins sûr . Il ne manque plus qu’un dernier pas. Je vais le faire, je le jure. Je veux que ça s’arrête.

Je sens une présence derrière moi. Je tourne légèrement la tête et je le vois. Blair est là. Mais c’est impossible. Comment ? Pourquoi ? Les questions se bousculent dans ma tête. Il me supplie de ne pas bouger. Je sens mon cœur qui s’emballe. Sa voix… Je n’ai jamais pu résister à sa voix. Elle est si mélodieuse. Je sens ma détermination vaciller. Il avance d’un pas, je panique. Je ne veux pas qu’il puisse me convaincre. Je veux en finir une fois pour toute. Je lui hurle de pas bouger, je le menace, le supplie de s’en aller. Je ne veux pas qu’il garde cette image de moi. Parce que malgré tout ce qui s’est passé entre nous, je continue de l’aimer. Il regarde un instant son partenaire. Celui-ci lui fait un signe de tête. Il recommence à me parler. Non ! ! ! Je ne veux pas l’écouter. Je me concentre sur l’océan mais je n’entends plus son appel. Le ciel est maintenant multicolore et le soleil se noie dans la mer. Je devrais faire de même. Il avance encore d’un pas. Non, non, il ne faut pas qu’il s’approche, il ne faut pas qu’il me touche. Mon esprit me crie de faire le dernier pas, celui qui me libérera de ce monde qui m’a tant fait souffrir. Mon cœur lui me dit que le moment est passé. Des larmes coulent sur mon visage. Je sens une main sur mon épaule, il est là, à côté de moi. Il me supplie de le regarder, de faire un pas en arrière et de vivre. Vivre ? ? Est-il encore possible de vivre ?

Sa voix continue de me bercer. Il parle et parle encore. Je n’entends pas les mots mais sa voix m’hypnotise. Dieu que je suis fatiguée. Dans un dernier sursaut de volonté, je me décide à franchir le dernier pas. Mais il est trop tard, le moment est passé. Il me tient serrée contre lui et nous basculons sur le sol. Son regard capture le mien. Des larmes roulent sur ses joues. Il est en colère. Je me sens comme une petite fille. Il doit l’avoir senti car il m’enlace et me murmure qu’il m’aime, qu’il n’a jamais cessé de m’aimer, que malgré tout ce qui s’est passé, il espère encore. Toute la douleur que j’avais retenue ces derniers mois se déchaîne, je frissonne et me met à sangloter dans ces bras, je ne peux même pas parler. Il me tient contre lui pendant tout ce temps, il me caresse tantôt le visage, tantôt les cheveux en y passant la main

Les semaines ont passé et j’ai recommencé à vivre. Un petit peu à la fois. Blair est resté avec moi pendant tout ce temps. Jour après jour, il me soutient, il calme mes angoisses et mes inquiétudes. Et quand le démon refait surface, il le combat avec moi. Le bonheur est revenu s’installer dans mon cœur. Je veux vivre maintenant. Pourquoi ? Tout simplement parce que " L’amour, y’a que ça qui compte, on s’aimera toujours, on s’aimera si fort… " que plus rien ne pourra plus jamais obscurcir notre ciel.

Assise sur la plage, je regarde avec émerveillement le soleil rejoindre les bras de Morphée. Je passe des heures à regarder ce spectacle et jamais je ne m’en lasse. Assis à côte de moi, Blair observe mon visage ? Je le sais et il sait que je le sais. Son petit sourire en coin fait chavirer mon cœur. Je n’ai pas encore pu lui dire les mots. J’ai trop peur qu’en les disant, une fois encore le bonheur ne s’échappe. C’est stupide, je sais. Les premières étoiles font leurs apparitions. Une étoile filante parcourt le ciel et je fais un vœu. Le vœu de ne plus jamais sombrer comme je l’ai fait. Je touche mon ventre qui commence à s’arrondir. Eh oui, je vais donner la vie. Les médecins ne s’expliquent pas ce miracle. Il est temps maintenant d’en finir avec mes vieux démons. Je me lève doucement et je regarde l’homme qui m’a sauvée, de toutes les manières possibles. Je le prends par la taille et à l’oreille, je lui murmure ce qu’il attend depuis des mois " Je t’aime…. ".

FIN